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Qu’est-ce que la Neuroéducation ?

Decouvrir les mysteres du cerveau pour mieux apprendre et enseigner - INI
Temps de lecture : 6 minutes

En quoi consiste la « Neuroéducation » et comment peut-elle aider à une adaptabilité scolaire ?

La Neuroéducation consiste à adapter au mieux l’enseignement aux capacités du cerveau et à notre fonctionnement cérébral. Champ de recherches interdisciplinaire qui combine les neurosciences , la psychologie, l’anthropologie et l’éducation, la Neuroéducation vise à créer de meilleures manières d’enseigner.

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©INI

Neuroéducation et pédagogie

La recherche en neuroéducation utilise les découvertes sur la mémoire, l’apprentissage, le langage et d’autres sujets liés aux neurosciences cognitives (Philosophie, Psychologie, Linguistique, Informatique, Neurosciences) pour informer les éducateurs sur les meilleures stratégies d’enseignement et d’apprentissage.

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©neurosup

Aidées par de récentes techniques d’imageries cérébrales, cette approche neuroscientifique, particulièrement dynamique au Canada, étudie le fonctionnement de notre cerveau en phase d’apprentissage (lecture, écriture, résolution de problèmes). La neuroéducation nous informe donc sur ce qui se passe dans notre cerveau lors de la réalisation des tâches cognitives – et donc en milieu scolaire- et perce ainsi les secrets de certaines difficultés. Ces difficultés à apprendre peuvent être liés à des causes biologiques, comme dyslexie, dyscalculie, problème de concentration,etc.
Ces recherches sont donc source d’informations précieuses en pédagogie et extrêmement intéressantes pour améliorer l’adaptation scolaire.

Selon le docteur Pierre Huc, « Le but de la Neuroéducation est de confronter aux mécanismes intimes du fonctionnement cérébral nos méthodologies d’enseignement. Il semble logique que celles d’entre elles qui activent nos circuits cérébraux et s’harmonisent avec eux soient plus performantes que celles qui sont absolument incompatibles avec l’activité naturelle de nos neurones, dont l’archétype est la méthode globale. »

Pourquoi tant de résistances face à la Neuroéducation ?

La Neuroéducation s’appuie sur les progrès fulgurants de ces dernières années concernant les neurosciences, et les outils d’exploration du cerveau utilisés, notamment des méthodes d’imagerie cérébrale. Elle ne consiste évidemment pas à intervenir sur le cerveau. Le Comité National d’Ethique veille sur les dérives possibles et prohibe les neurostimulations abusives. Sous la direction du Dr Bousser, il met en garde par l’avis n°116 – Enjeux éthiques de la neuroimagerie fonctionnelle : “Le souhait d’utiliser cette technique est tout aussi discutable quand il s’agit d’améliorer les capacités cognitives de la personne humaine en situation normale, au même titre que ce qui est réalisé par l’absorption, non justifiée, de médicaments. Dans le cadre de cette ébauche de trans-humanisme, il faudrait se garder de détourner ou de surinterpréter les possibilités de la neuroimagerie en sortant du cadre médical.”

“je pense qu’aujourd’hui dans la formation des pédagogues, des enseignants, il doit y avoir une place particulière pour ces connaissances, qu’elles sont incontournables” par Lionel Naccache

Objet de fascination comme de résistance, on peut se demander pourquoi la frontière entre sciences biologiques et expérimentales et sciences humaines reste si profondément ancrée ?
Ensemble, elles ont pourtant une belle symphonie à écrire et la Neuroéducation semble être ce nouvel orchestre. Ne refermons pas la fosse avant d’avoir entendu ses ouvertures…. « Un des points forts des neurosciences contemporaines est d’avoir démontré que, chez l’homme, le culturel ne peut se penser sans le biologique et que le cérébral n’existe pas sans une puissante imprégnation de l’environnement. » (S. Dehaenne-2007-Les neurones de la lecture)

Physiologie cérébrale ou neurophysiologie : comment fonctionne notre cerveau ?

D’un poids d’environ 1,5kg, notre cerveau consomme 30% de notre énergie (donnez lui à manger, à boire et du repos). Il contient 100 milliards de neurones et chaque neurone peut générer jusqu’à 40 000 connexions au niveau des synapses. Doué d’environ 120 neurotransmetteurs, la connexion entre neurones peut se faire soit de manière électrique soit de manière chimique (les fameuses actions de la dopamine, de l’acétylcholine, de l’adrénaline, etc)

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Des aires cérébrales distinctes illustrent l’immense spécialisation du cerveau tout en enrichissant ses capacités par leur profusion de dialogue entre elles.

Le néo-cortex désigne les couches de neurones organisées en circonvolutions entourant le cerveau. D’une épaisseur d’environ 2mm, ce manteau, déplié, couvre la surface de 2m2, soit une serviette de plage –Alain Lieury-

Plasticité cérébrale

Notre cerveau est en perpétuelle construction et cette exceptionnelle plasticité du cerveau humain commence dès le sein maternel. Sans cesse et tout au long de notre vie, notre cerveau créé de nouvelles connexions, s’adapte, apprend, mémorise, modifie des circuits, etc. Tout ce travail s’élabore au gré de nos expériences, de nos curiosités, de nos apprentissages, de notre éducation, de notre environnement plus ou moins enrichi, de nos souffrances et de nos plaisirs. Répétées et stimulées, certaines connexions se solidifient alors que d’autres dépérissent en l’absence de stimulation.

naissance-ecriture-apprentissage-cerveau-neuroeducation-coaching-adosL’apprentissage de l’écriture illustre cette plasticité cérébrale. Invention humaine née en Mésopotamie il y’a environ 5 000 années, cet apprentissage demande à créer de nouveaux circuits neuronaux. Ses implications cognitives sont bien plus vastes qu’une équation simple entre un mot et une chose. Le langage oral, nettement plus ancien, serait dérivé de la gestuelle ; il ne fait pas appel aux mêmes circuits mais plutôt aux stades de notre évolution.

Cette découverte majeure de notre extraordinaire plasticité cérébrale est un point d’ancrage essentiel pour tout ce qui concerne l’apprentissage et l’enseignement.
Non seulement il n’est jamais trop tard, mais en plus les pédagogies qui s’appuient et respectent notre fonctionnement cérébral sont plus à même de réussir. Au lieu de se situer dans un rapport de force et d’imposer son savoir, l’enseignant peut susciter l’envie d’apprendre –naturelle, rappelons le– C’est l’objet de la neurodidactique.

Neuroéducation et neurosciences : les interventions de Collioure

Institut de Neurodidactique International - Collioure 2014-neuroeducationLa possibilité d’observer l’activité cérébrale lors des tâches d’apprentissage permet de comprendre troubles et difficultés et de proposer ainsi des rééducations spécifiques cohérentes et efficaces (comme pour la dyslexie, par ex.). Ces informations scientifiques offrent une optimisation de l’apprentissage certaine. Les professeurs Line Laplante et J.Mercier de l’UQAM (Université du Québec à Montréal) en soulignent la pertinence, pour l’apprenant comme pour l’enseignant. L’interdisciplinarité devient un enjeu crucial.

Il n’y a pas d’homme sans mémoire et le retour historique du pr Joël Thomas sur les différentes théories et interprétations de la mémoire nous dit sa place centrale au coeur de notre humanité. On a tous en nous quelque chose de Mnémosyne…
B-Spinoza-l-homme-est-affecte-du-meme-sentiment-de-joie-et-de-tristesse-par-l-image-d-une-chose-passee-ou-future-et-presenteOn ne peut dissocier les processus cognitifs des processus affectifs, émotionnels ou comportementaux car l’homme est une unité. Aussi, qu’il s’agisse de mémoires, de motivation, d’attention ou de créativité l’unicité de chacun est à prendre en compte.
La mémoire de nos émotions gouverne nos mémoires et notre corps exprime notre esprit.
Le langage nous engage, qu’il soit verbal, non verbal ou para-verbal.
C’est l’exposé du neurologue Jacques Touchon, spécialiste de la maladie d’Alzheimer, sur nos multiples mémoires. Fondement de l’identité personnelle, la mémoire s’appuie sur notre passé, organise notre présent et gouverne notre futur. Enlacée par nos affectifs, notre mémoire dépend de nos émotions.

Neurodidactique-Collioure-2014-cerveau-apprendrePeut-être est-ce la raison pour laquelle le principe d’adhésion en éducation soulevé par S.Hamdi et Y. Bressan demanderait une “mise en scène” d’où le rapport ténu entre théâtre et amphithéâtre. Un renouvellement du cours magistral est-il envisageable ? Les nouvelles pratiques pédagogiques comme les MOOCs annoncent une modification certaine de l’enseignement.

Enfin une intervention sur les neurones miroirs souligne combien cette découverte d’extrême importance sur nos comportements relationnels et sociaux ouvrent des perspectives encore indéfinies. Cette découverte illustre encore l’extraordinaire complexité de nos cerveaux.

Nous retiendrons ces mots, lancés à la volée par J.Touchon lors des débats à Collioure : ” Le principe même de “classe” – un groupe à enseigner- est une insulte à la biodiversité.” Les neurosciences offrent des outils pour en réduire l’insolence.

posted by : Elisabeth Fuchs et Laure de Balincourt

Résumé du Symposium de Collioure 2014 sur la neuroéducation

• Prof. Fawzia Chéliout-Héraut, Neurophysiologiste, Faculté de Médecine de Paris Ouest
« Les Neurones Miroirs »

• Prof. Line Laplante, Université du Québec à Montréal
« Les neurosciences cognitives : opportunités et défis pour les sciences de l’éducation »

• Prof. Julien Mercier, Directeur Neurolab, Professeur agrégé de sciences cognitives appliquées, Université du Québec à Montréal
«Les  opportunités manquées  dans l’apprentissage : l’apport des neurosciences»

• Joël Thomas, Professeur émérite, Université de Perpignan-Via Domitia
« Histoire des représentations et des théories sur la mémoire »

• Prof. J. Touchon, Professeur de Neurologie, Ancien Doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier
« Les mémoires, leurs relations avec la création artistique »

• Prof. Sami Slimi, Didacticien et Inspecteur de français dans les écoles préparatoires et dans les lycées secondaires en Tunisie

• Dr Safouane Hamdi (Laboratoire de biochimie et biologie moléculaire, CHU Toulouse/Université Paul-Sabatier) et Yannick Bressan ( Docteur en sciences humaines, metteur en scène et chercheur en psychologie cognitive, Université de Strasbourg)
« Le principe d’adhésion : des origines aux perspectives »
(ou du Théâtre à l’amphithéâtre).

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